Communication présentée par Dr Paul K. Fokam à l’ouverture du Colloque International du Quarantenaire du CERDOTOLA (CIC2017), le 9 Octobre 2017, Palais des Congrès de Yaoundé au Cameroun.

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© Vox Africa / Espace CERDOTOLA


 

La cérémonie d’ouverture du CIC 2017 a démarré avec la procession du Comité des Savants et Experts Africains sous la conduite du Professeur Charles BINAM BIKOÏ, Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA.

Les travaux ont démarré avec la leçon inaugurale intitulée Protreptique par le Professeur Grégoire BIYOGO, érudit des Sciences Humaines et Sociales et auteur prolixe. Le conférencier a défini la protreptique comme une mutation paradigmatique des connaissances, un changement de regard sur les savoirs reçus qui, dans notre contexte, sont devenus obsolètes et inadaptés à nos paradigmes de développement.

La leçon inaugurale a été suivie par 7 interventions dans le cadre d’un brainstorming pour un partage d’expériences institutionnelles et de mise en perspective.

L’intervention de Dr  Paul FOKAM a porté sur «L’urgence d’une éducation d’excellence pour la renaissance africaine ». L’on retient que la richesse est bâtie à partir de trois sources : le travail, la violence, le savoir. L’intervenant s’est notamment interrogé sur les raisons du retard de l’Afrique dans la transformation des savoirs.

Comme recommandations, l’intervenant invite à :

  • intégrer l’enseignement des disciplines fondamentales (mathématique, physique, philosophie) dans les systèmes d’enseignement et de formation, ainsi que les langues comme véhicule de communication entre les peuples et les institutions d’enseignement et de recherche,
  • repenser notre système éducatif qui doit être basé sur une éducation de questionnement depuis la section maternelle.

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Extraits :

  • Qu’elle soit culturelle, matérielle ou intellectuelle, la richesse est l’enjeu fondamental des relations globales.
  • Parmi les principales sources de richesse, on peut citer dans l’ordre d’importance : LE SAVOIR, LE TRAVAIL et LA VIOLENCE.
  • Dans le cadre de cette communication, nous allons nous concentrer essentiellement sur le savoir qui est à l’origine de 60% des richesses mondiales.
  • Cette mine de richesses est logée dans une petite cavité qui se situe entre les deux oreilles.
  • C’est dire que chaque individu est né avec les mêmes chances de développer cette cavité et de la transformer en richesse.
  • Avec un milliard trois cents mille habitants et bientôt 2 milliards en 2050, l’Afrique peut maximiser ses chances de devenir la troisième puissance mondiale, pourquoi pas la première.
  • La petite cavité peut être transformée soit en tonneau vide soit en trésor de richesses, en fonction des éléments qui ont servi à son développement, en fonction des influences subies lors de sa croissance, en fonction des réponses aux incitations subies ou reçues.
  • Par l’éducation coloniale et postcoloniale, le trésor de richesses africaines a été transformé en tonneau vide. C’est la raison pour laquelle je vous invite à l’urgence de la réinvention de tout le système éducatif africain pour la réadapter aux nécessités culturelles, sociales, économiques et techniques du monde moderne.

Le plus grand savant n’utilise que le tiers de son cerveau.

Les êtres ordinaires en utilisent le dixième, le neuvième parfois le huitième ou le septième.

Cette réinvention passe par l’abandon de l’éducation de récitation au profit de l’éducation du questionnement.

  • L’école du questionnement va permettre de produire des techniciens, des ingénieurs, des savants en quantité suffisante pour produire plus, innover bien, et transformer notre Afrique en un espace où il fait bon vivre.
  • Cette école d’excellence va enfin s’enrichir de la coopération avec les centres de recherche et les universités de référence mondiale. C’est le cas de notre université PKFokam Institute of Excellence.

Conclusion

  • L’école du questionnement permettra de créer la nouvelle Afrique.
  • Une Afrique qui a confiance en soi. En Afrique, le manuel scolaire doit parler des cultures africaines, de l’histoire de l’Afrique et donner la vraie image de l’Africain, inculquer la fierté et la dignité, la pensée positive et la responsabilité personnelle.
  • Une Afrique qui innove : poser continuellement des questions amène à s’adapter à un monde changeant, à se remettre en cause pour trouver des solutions adaptées aux réalités socioculturelles par les Africains pour les Africains.
  • Une Afrique qui persévère : le fait de poser continuellement des questions conduit à découvrir chaque jour l’étendue de ce qui reste à apprendre. Il n’y a pas de réponse : les questions suscitent d’autres questions. Et on ne s’arrête pas.

Merci

Akiba

Asante

Osoko

Diarama

Thank you.

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Membres du Comité des Savants et Experts Africains présents au CIC2017 :
  • Pascal ADJAMAGBO, Mathématicien et enseignant à l’Université de Jussieu (France) ;
  • Bilolo MUBABINGA, Philosophe égyptologue, auteur prolixe (Allemagne) ;
  • Nicolas AGBOHOU, Economiste (France) ;
  • Kalamba NSAPO, Théologien (Belgique) ;
  • Paulin HOUNTONDJI, Philosophe épistémologue (Bénin);
  • Grégoire BIYOGO, Erudit des sciences humaines et sociales, auteur prolixe (France).
  • Bilolo MUBABINGE ;
  • Paul FOKAM, Président fondateur de l’Institute of Excellence (Cameroun).